Mgr Brouwet publie cinq catéchèses sur l’évangélisation. Il explique son intention.
Nous venons de vivre, avec toute l’Eglise, une très belle Année de la Foi. Ces mois ont certainement été un temps de grâce pour notre diocèse. Et nous louons le Seigneur, en particulier, pour les cinquante adultes qui ont reçu le sacrement de la Confirmation lors de la vigile de Pentecôte.
Cette foi qui nous anime, nous serions heureux de la partager avec nos contemporains, heureux de la transmettre. L’indifférence à Dieu est pour chacun de nous une blessure secrète. Nous connaissons bien des parents, des amis, des voisins, des collaborateurs qui nous sont proches, que nous aimons, que nous apprécions – et parfois admirons -, mais que la question de Dieu ne semble pas intéresser. Pourquoi cet éloignement de Dieu ? Nous nous posons la question tout en nous disant que nous respectons leur choix ; mais est-ce vraiment un choix ? D’autant que beaucoup n’ont jamais entendu sérieusement parler du Seigneur ; ils n’ont jamais été mis en contact avec l’Evangile et n’ont de l’Eglise que des idées vagues.
Pour notre part, nous entendons bien l’appel de Jésus à devenir ses disciples et ses témoins. Mais nous nous demandons de quelle manière nous pouvons l’être en vérité. Parfois même nous nous demandons si, la foi étant une réalité personnelle, intime, il est nécessaire d’en parler, de la professer, de la confesser devant d’autres ; ailleurs que dans nos églises et nos mouvements.
Voilà la tentation d’aujourd’hui : celle de fermer peu à peu nos communautés sur elles-mêmes. La grâce de notre Eglise, c’est de rester ouverte. Si nous ne proclamons plus la foi, alors nos paroisses, nos mouvements, nos groupes de réflexion ou de spiritualité se replieront petit à petit, par peur, pour ne pas déranger.
Or si nous voulons que l’Eglise reste vivante, il faut appeler. Voilà ce qu’est l’évangélisation : un appel. L’appel lancé à nos contemporains à entrer dans la communion avec Dieu.
Durant l’Année de la Foi, l’Eglise a reçu la grâce d’un nouveau Pape qui nous exhorte à l’annonce de l’Evangile. Nous connaissons maintenant son style direct, franc, sans détour. Relisons un passage de son homélie du jour de la Pentecôte :
« Les théologiens anciens disaient : l’âme est une espèce de bateau à voile, l’Esprit Saint est le vent qui souffle dans la voile pour le faire avancer, les impulsions et les poussées du vent sont les dons de l’Esprit. Sans sa poussée, sans sa grâce, nous n’avançons pas. L’Esprit Saint nous fait entrer dans le mystère du Dieu vivant et nous sauve du danger d’une Église gnostique et d’une Église auto-référentielle, fermée sur elle-même ; il nous pousse à ouvrir les portes pour sortir, pour annoncer et témoigner la bonne vie de l’Évangile, pour communiquer la joie de la foi, de la rencontre avec le Christ. L’Esprit Saint est l’âme de la mission. Ce qui est arrivé à Jérusalem il y a près de deux-mille ans n’est pas un événement éloigné de nous, c’est un événement qui nous rejoint, qui se fait expérience vivante en chacun de nous. La Pentecôte du cénacle de Jérusalem est le commencement, un commencement qui se prolonge. L’Esprit Saint est le don par excellence du Christ ressuscité à ses Apôtres, mais il veut qu’il parvienne à tous. Jésus, comme nous l’avons entendu dans l’Évangile, dit : « Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous » (Jn 14, 16). C’est l’Esprit Paraclet, le « Consolateur », qui donne le courage de parcourir les routes du monde en portant l’Évangile ! L’Esprit Saint nous fait voir l’horizon et nous pousse jusqu’aux périphéries existentielles pour annoncer la vie de Jésus Christ. Demandons-nous si nous avons tendance à nous enfermer en nous-mêmes, dans notre groupe, ou si nous laissons l’Esprit nous ouvrir à la mission. » (Homélie du pape François- Solennité de la Pentecôte – Dimanche 19 Mai 2013).
Ces catéchèses voudraient être une aide et un encouragement à l’annonce de l’Evangile dans notre diocèse. Sans vouloir épuiser le sujet, j’aimerais vous confirmer dans la mission que vous avez reçue au baptême : celle d’être des témoins ardents de Jésus-Christ selon vos charismes et dans la fidélité à l’appel particulier que chacun a reçu de Dieu.
Allons ensemble vers ceux qui ne connaissent pas le Christ ou le connaissent mal ! Tendons-leur la main ! Partageons l’Evangile de la joie que nous avons reçu !
† Nicolas Brouwet,
évêque de Tarbes et Lourdes
Les 5 catéchèses sur l’évangélisation de Mgr Brouwet sont disponibles à la maison Saint-Paul de Tarbes