Le diaconat dans notre diocèse
1984-2019 : le diaconat permanent a 35 ans dans le diocèse de Tarbes et Lourdes. Un ministère encore jeune mais déjà doté d’une certaine expérience. Trente-cinq ans de travail au service d’un diocèse partagé entre les réalités d’un petit département à la fois rural et montagnard avec deux ou trois villes moyennes et un sanctuaire bien connu accueillant à peu près 20 fois plus de pèlerins par an que la population des Hautes-Pyrénées.
Nous sommes aujourd’hui 19 diacres dont les âges varient entre 80 et 46 ans. 3 diacres sont célibataires. C’est dire que tous, nous avons été ordonnés en pleine activité professionnelle (pilote de ligne, enseignants, employé de banque, La Poste, ANPE, d’agence d’énergie, infirmier, directeur de maison d’accueil, responsable de chantier public, boulanger, l’un est maire de son village, etc.) Aujourd’hui, les « actifs » sont moins nombreux, ce qui vient aussi modifier les missions. Deux d’entre nous se partagent entre notre diocèse et Paris ou Nantes.
Le principe premier du diaconat permanent, on le sait, est l’insertion dans le monde pour le service de la Parole et du pauvre, pour la proximité avec les périphéries, pour une juste cohérence dans la vie de l’Eglise. Cela, chacun s’applique à le faire, comme il le peut et son insertion dans le travail a toujours été un critère d’évaluation : quelles relations avec les collègues, les familles, les jeunes ? Quelle solidarité dans les « coups durs » dont ils peuvent être victimes ? Quelle présence dans les moments de joie ?
Nos missions ont été très variées pendant toutes ces années : responsabilité diocésaine pour l’œcuménisme, pour le catéchuménat, la pastorale scolaire et universitaire (public et catholique), la pastorale du tourisme, engagés dans les mouvements d’action catholique principalement en milieu rural, dans les médias aussi, l’aumônerie des prisons et l’officialité.
Certains parmi nous sont aussi présents dans le sanctuaire pour la liturgie mais surtout, pour l’accueil individuel du pèlerin, assurant des permanences d’écoute. Un autre est animateur au Centre St Pierre du Secours Catholique.
Un pôle important pour nous : notre présence au crématorium du département, où nous rencontrons des familles dépourvues, souvent loin de la fréquentation de nos églises paroissiales et à un moment tout particulièrement difficile de leur vie.
Heureusement, il y a aussi les multiples baptêmes et mariages que nous célébrons au cours des années, soit parce que participons à la mission paroissiale, soit par les différentes relations et connaissance que nous avons pu tisser dans nos différents milieux de travail.
Enfin, des confrères sont principalement engagés dans la pastorale paroissiale, engagés dans la réflexion incontournable sur l’avenir de nos paroisses compte-tenu de la raréfaction des prêtres : soutenir les pasteurs, veiller aux liens entre les paroisses, participer aux travaux des EAP.
La retraite est un tournant car le diacre n’est plus véritablement en contact direct et quotidien avec ses anciennes réalités professionnelles. Il doit donc veiller à maintenir ces relations concrètes tout en « se rendant utile » dans une pastorale plus « cléricale ». C’est certainement un défi pour aujourd’hui.
Dix-neuf diacres heureux, qui s’entendent bien, se retrouvent régulièrement pour prier, réfléchir, travailler et … aussi autour d’une bonne table. N’oubliez pas ! Nous sommes en Bigorre !
Gérard Crozat