Dans les scandales d’abus, on découvre avec stupéfaction et désarroi les récits de victimes qui n’ont pas parlé tout de suite. Elles ont attendu parfois des années, des dizaines d’années, voire presque toute leur vie, pour raconter les agressions qu’elles ont subies et pour dire leur souffrance.
Pourquoi et comment peut-on attendre autant de temps ? Que se passe-t-il dans la tête et dans le corps pour que les victimes aient l’impression, ou donnent l’impression, que le traumatisme n’a pas eu lieu, qu’il est oublié, qu’il est enfoui… Jusqu’à ce que soudain, ce soit le choc du réveil.
Jean-Paul Pérez a étudié et soigné le traumatisme en tant que médecin d’abord. Puis, progressivement, le traumatisme lié aux agressions sexuelles l’a interpellé. De formation en formation, d’accompagnement de victimes en accompagnement de victime, il a décelé les mécanismes psychiques qui se mettent en place à la suite d’une agression.
Cette approche scientifique permet de mieux comprendre les victimes et d’adapter plus justement l’accompagnement dont elles ont besoin.
