Saint – Pé a ouvert, en octobre 2021, un double jubilé : 10 siècles de sa fondation et 200 ans du petit séminaire !
Ne manquez pas cette occasion pour (re)découvrir son histoire à travers toutes les initiatives portées par la paroisse et la municipalité.

Contacts: Père Yan Chylek : jan.chylek@lourdes-france.com ou 05 62 42 78 78
Office de Tourisme ot.saintpedebigorre@gmail.com ou 05 62 41 88 10.

source : www.saintpedebigorre-tourisme.com

L’église de Saint-Pé-de-Bigorre est classée Monument Historique.
Il s’agit de l’ancienne abbatiale du monastère bénédictin fondé au début du XIème siècle par le Duc Sanche de Gascogne.
Son aspect ainsi que les différents types de pierres employés, briole ou marbre gris, témoignent de son histoire mouvementée et des étapes de sa construction. La partie voisine du clocher conserve des éléments d’époque romane avec des chapiteaux sculptés (XIIème siècle). Là, se trouvait le choeur des moines. Le reste de l’édifice accueillait la population et les nombreux pèlerins cheminant vers Saint-Jacques de Compostelle, venus adorer les reliques de saint Pierre. A son achèvement, au XIIIème siècle, cette église est l’un des plus grands sanctuaires romans de la région, mesurant plus de 60 mètres d’Est en Ouest et 25 mètres de large. Au fil des siècles, les moines ne parviennent plus à entretenir cette immense édifice dévasté durant la Guerre de Cent Ans et les Guerres de Religion. En 1569, les troupes venues du Béarn protestant, pillent et incendient l’abbaye et plus de 80 maisons de Saint-Pé. En 1661, un fort séisme fait s’écrouler le grand clocher roman haut de 40m. Les bénédictins de Saint-Maur, présents à partir de 1666, entreprennent de relever l’église des ses ruines en conservant le plan d’origine. L’édifice abrite un important mobilier dont la clé de saint Pierre et la statue de Notre-Dame de Saint-Pé ainsi qu’un riche décor des XVIIIème et XIXème siècles.

  Brochure explicative à télécharger ici.

L’église est ouverte au public les après-midis de juillet et août. Hors saison, il est possible de la visiter sur demande.

L’abbaye, plus connue sous le nom d’abbaye Saint-Pé de Générès (ancien nom du village), fut fondée aux alentours de 1022. Elle fut confiée à des moines bénédictins venus   de Saint-Sever-de-Rustan, une autre abbaye située au nord du département. Selon la tradition, à l’origine de la fondation de l’abbaye on trouve le duc de Sanche V de Gascogne, visitant son duché avec son vassal le Vicomte de Béarn. Sanche se rend à Générès, aux confins du Béarn et de la Bigorre, dans un lieu presque désert, mais qui connaît une certaine notoriété pour des guérisons miraculeuses. Sanche, atteint de maladie, retrouve la santé après son passage et c’est alors, qu’il décide, en remerciement, d’y fonder une abbaye en l’honneur de Saint Pierre et Saint Paul. La fondation de l’abbaye de Saint-Pé-de-Générès correspond à l’essor du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, initié au début du IXe siècle. Situé sur le chemin des pèlerins, le hameau s’agrandit et devient un des hauts lieux de pèlerinage du Sud-Ouest jusqu’au XIIIe siècle. Ensuite, l’abbaye connaît une histoire mouvementée lors de l’occupation anglaise au XIVe siècle (guerre de «Cent ans»), des guerres de Religion (incendie de la ville en 1569 par les protestants) pour finalement être fermée et vendue à la Révolution (1791). Rachetés par un prêtre de Saint-Pé-de-Bigorre, Procope Lassalle, les bâtiments sont offerts en 1822 au diocèse pour devenir Petit-Séminaire, lieu de formation des futurs prêtres. Le premier directeur de l’établissement est l’abbé Laurence qui sera évêque de Tarbes au moment des apparitions de Lourdes en 1858. Le Petit-Séminaire fut transformé en 1966 en établissement scolaire mixte (fermé en 1999). En 2017, l’Éparchie Maronite de France a fait l’acquisition de ce site dans le cadre d’un grand projet de réhabilitation. L’édifice a été rebaptisé depuis «Maison Maronite de la Mère de la Miséricorde».

Témoignages

En célébrant les 200 ans du petit séminaire en 2022, nous faisons mémoire des prêtres de notre diocèse formés dans ce lieu. Beaucoup de Bigourdans ont été élèves ici… mais tous ne sont pas devenus prêtres. Certains se sont engagés dans d’autres voies après leurs études. Qu’ils soient devenus prêtres, religieux, diacres ou pères de famille, ils peuvent tous nous transmettre un bout de l’histoire de Saint-Pé en nous racontant ce qu’ils y ont vécu. C’est ce que nous tâcherons de faire durant cette année jubilaire en partageant avec vous leurs témoignages. Dans ce premier épisode, nous recevons le témoignage de l’Abbé Jo Jouanolou, recueilli par l’Abbé Gaby Lagurgue.

GL : En quelques mots, qui est Père JO ?

JJ : Je suis Joseph JOUANOLOU. Je suis né à Bénac dans le Marquisat, le 17 août 1934. J’ai été ordonné prêtre en décembre 1959. Aujourd’hui, je suis prêtre auxiliaire sur le doyenné d’Argelès avec René Paulhe. Avec René et Gaby nous formons le comité des « sages » du père Gustave Zarabé, doyen d’Argelès. J’habite au hameau d’Ortiac, commune de Villelongue.

BD : Parlez-nous de votre expérience à Saint-Pé.

GL : Mes parents avaient envoyé mon frère dans une école d’agriculture à Masseube et moi ils m’ont envoyé à Saint-Pé. Ma mère est décédée quand j’étais en CM2… Saint-Pé était un petit séminaire mais aussi un collège. Nous étions environ 250 garçons du CM2 à la Terminale. Parmi ces garçons, plusieurs avaient l’idée, la vocation peut-être, d’être prêtre. J’y ai fait toute ma scolarité. Interne, je ne revenais à la maison qu’aux vacances.
Le jeudi, c’était la promenade dans une ferme du séminaire où il y avait un terrain de foot. À l’époque, le Père ROMANET était professeur et organisait des sorties en montagne. C’est lui qui m’a donné le goût de la montagne ! Nous avions, bien sûr, la messe tous les jours et pour tous. Pour ceux qui voulaient être prêtre il y avait « un supplément » : des partages d’Évangile. Après l’époque de l’abbé LARIBÈRE – vrai gendarme – nous avons eu l’Abbé LAVIGNE comme supérieur, une autre image du prêtre.
J’ai quitté Saint-Pé pour le grand séminaire de Tarbes où j’ai passé deux années. Puis est venu le service militaire à Mont-de-Marsan. J’ai passé le permis de conduire militaire, ce qui me faisait sortir pour accompagner les malades.

GL : Et après cette longue coupure ?

JJ : C’est vrai qu’au retour du service militaire, je ne savais pas quoi faire. Pendant huit jours, j’ai fait le point et je me suis décidé à revenir au séminaire : je voulais être prêtre. J’ai été ordonné prêtre par Monseigneur THEAS. Celui-ci voulait m’envoyer à la cathédrale. Comme j’ai refusé d’aller à la cathédrale, il m’a donné une punition : il m’a nommé à Saint-Pé comme surveillant et préfet de discipline. Notre évêque voulait un séminaire « pur ». Lorsque le petit séminaire de Saint-Pé a fermé en 1966, j’ai été nommé au petit séminaire de Tarbes, [qui venait d’ouvrir à côté de la Mmaison Saint Paul – dans les bâtiments actuels du lycée Saint-Pierre.]