Ce sont des saints qui caractérisent notre territoire, dont on célèbre la mémoire à l’occasion des fêtes de nos villages mais dont on ne connaît pas toujours l’ histoire. A quel moment ont-ils vécu ou sont-ils passés dans notre Diocèse ? Que nous disent-ils de notre héritage chrétien ?
Et si la bonne résolution pour 2020 était de partir, chaque mois, à la découverte de l’un d’entre eux ?
Allons, en avant ! Suivez le guide ! Voici 12 saints qui vous feront parcourir les 4 coins des Hautes-Pyrénées et découvrir les églises qui leur sont consacrées. Voici 12 figures de saints pour parcourir le Diocèse les yeux tournés vers le Ciel et les pieds bien posés en Bigorre !
Ce dossier a été réalisé à partir de l’exposition proposée par la Commission d’Art sacré, au Carmel de Tarbes, en 2007.
Saint Exupère, évêque, IVe/Ve siècle.
Saint patron d’Arreau et de Barthe.
Saint Exupère serait né à Arreau vers la fin du IVe siècle. Il fut évêque de Toulouse, succédant à Sylvius. Il y acheva notamment la construction d’une église pour abriter les reliques de saint Saturnin (située sur l’emplacement actuel de la basilique Saint-Sernin). Il s’employa à subvenir aux besoins des plus nécessiteux, “endurant la faim pour nourrir autrui”, nous dit saint Jérôme. Il vendit en particulier les vases sacrés de son église pour distribuer l’argent aux pauvres, ne gardant pour lui que le strict nécessaire. Il protégea la ville de l’invasion des Vandales ; saint Jérôme le cite d’ailleurs comme sauveur de son peuple face aux invasions barbares. Il combattit les hérésies des Goths et du prêtre Vigilance qui prêchait contre le culte des martyrs et leurs reliques, contre le jeûne, le célibat et la profession monacale. Aux dires de ses contemporains, il s’est montré “un vigoureux gardien de la foi et de la religion”, n’hésitant pas à consulter le Pape Innocent Ier, afin de connaître la position à adopter face aux problèmes de son temps. Il mourut à Blagnac et une partie de ses reliques a été donnée à l’église d’Arreau. Il est fêté le 28 septembre.
Sainte Bernadette.
Sainte patronne d’ Anclades, de Hauban et de Tarbes.
Bernadette Soubirous naquit au moulin de Boly, au pied du château fort de Lourdes, le 7 janvier 1844, de François Soubirous, meunier, et de Louise Castérot. Le 11 février 1858, alors qu’elle était partie chercher du bois avec sa sœur et une voisine, près du rocher de Massabielle, une belle Dame vêtue de blanc lui apparut. A cette époque, Bernadette habitait avec ses parents, ses frères et sœur dans une profonde misère, au Cachot. Simple et de santé fragile, Bernadette était aussi une jeune fille pleine de bon sens et de joie de vivre, avec une foi chevillée au corps ! Elle vécut intensément les 18 apparitions d’ « Aqueró » ; le jeudi 25 mars, fête de l’Annonciation, Aquéro se présenta à elle comme étant « l’Immaculée Conception ». Face aux moqueries et aux humiliations, la petite Bigourdane tint bon. Elle choisit plus tard d’entrer au couvent. Elle devint Sœur de la Charité, à Nevers, où elle mourut le 16 avril 1879. Elle fut canonisée en 1933. Elle est fêtée le 18 février. Toute la biographie de sainte Bernadette sur lourdes-france.org
Saint SAVIN, ermite, Ve siècle.
Savin, espagnol d’origine, a vécu très probablement dans la seconde moitié du Ve siècle. Fils d’un comte de Barcelone, il reçut dès son enfance une brillante éducation. Adulte, il choisit de tout quitter : sa famille, ses biens, son pays, pour rejoindre des proches à Poitiers Il est moine à Ligugé durant 3 ans. Mais son désir d’une existence radicalement tournée vers Dieu le guide dans la vallée sauvage du Lavedan où, quelques années après saint Orens, il décide d’y mener une vie érémitique très austère. Rapidement il abandonne son ermitage au profit d’une pierre creusée, dans laquelle il vit pendant treize ans, au lieu-dit Pouy Aspé (actuellement sur la commune de Uz). La communauté de Bencer dont il dépend devient quelques siècles plus tard l’abbaye de Saint-Savin. A sa mort, son corps est descendu au village. Actuellement, le maître-autel en marbre noir de l’abbatiale Saint-Savin est son sarcophage : il contient encore ses reliques. Il est fêté le 9 octobre
Saint Orens ; évêque, IVe/ Ve siècles.
Saint patron de Barbachen et d’Ugnouas.
D’origine espagnole, saint Orens naît à la fin du IVe siècle dans un milieu aisé. Il quitte tout pour s’établir en ermite au-dessus de Villelongue dans la vallée du Lavedan. Sa réputation de sainteté est telle, qu’une délégation du diocèse d’Auch vient le chercher pour remplacer Ursinien au siège épiscopal d’Auch. Dans un premier temps, il refuse, puis, après avoir prié le Saint-Esprit, il accepte finalement. Il laisse donc le Lavedan et se met à l’œuvre pour éclairer la foi du peuple qui lui est désormais confié. Il est nommé évêque d’Auch vers 410. Tout au long de son épiscopat, il s’attache à combattre les rites idolâtriques rendus aux fausses divinités. Jouissant d’une large autorité politique, l’histoire retient son rôle de médiateur dans la prise de Toulouse par les armées romaines et l’attention portée aux pauvres de son temps. Il est enterré à Auch mais son culte, dans le Lavedan, demeure. Il est associé au culte rendu à sa mère, sainte Patience. Il est fêté le 1er mai.
Saints Justin et Misselin, prêtres du IVe et Ve siècles.
Saint Misselin est le saint patron d’Arcizac-Adour.
La Bigorre ayant été la région la plus tardivement évangélisée de Novempopulanie, la christianisation est venue d’Eauze par le prêtre saint Justin, dans la seconde moitié du IVe siècle. Saint Justin vécut à Tarbes et fut vraisemblablement l’archiprêtre du diocèse naissant. Grégoire de Tours dans son “De Gloria Confessorum” (594-595), mentionne au chapitre 49 la dormition du saint prêtre Justinus dans les limites du diocèse de Bigorre, à Sexciacum, : il mentionne notamment la purification d’ “énergumènes braillards” (sans doute des épileptiques), au contact du tombeau de saint Justin. Le martyrologe “de saint Jérôme”, dans sa version la plus ancienne (vers 700), signale la fête, le 1er mai, de la déposition de saint Justin dans le diocèse de Bigorre. Une étude récente concernant la localisation exacte de Sexciacum semble indiquer qu’il s’agit de Saux (Lourdes- Nord) et non de Sers (dans la vallée de Barèges) comme on le pensait. Il est fêté le 6 mai. A Saint Justin, a vraisemblablement succédé Misselin qui, au Vème siècle, sauva la ville de Tarbes des Barbares. Grégoire de Tours associe ces deux saints prêtres dans une commémoration commune. Misselin serait né, selon une tradition orale, à Arcizac-Adour entre Bagnères et Tarbes. Il brilla par sa sainteté en confessant sa foi sous l’oppression des Wisigoths ariens. Il s’endormit dans la paix en sa paroisse de Tarbes. Un sarcophage en marbre blanc de Saint-Béat, du VIème siècle, est conservé à l’église Saint-Jean de Tarbes et une très ancienne tradition en fait son tombeau. Saint Misselin est cher à la mémoire des Tarbais, car son intervention surnaturelle leur aurait permis, en 732-733, d’écraser à la Lande Mourine, une bande sarrasine, refluant vers l’Espagne après le désastre de Poitiers. Il est fêté le 24 mai.
Saint ROCH, pèlerin, XIIIe/ XIVe siècles.
Saint patron d’Ayné, de Hiis, de Larreule et de Loures-Barousse.
Né en 1295, saint Roch était le fils d’un gouverneur de Montpellier. Ses parents, âgés, obtinrent sa naissance par de persévérantes prières, se promettant de donner à Dieu l’enfant qu’il leur accorderait. En grandissant, il développa un sens particulier d’hospitalité envers les pauvres et les voyageurs. A la mort de ses parents, il avait 20 ans ; il décida alors de vendre ses biens, de se faire pauvre du Christ à l’exemple de saint François d’Assise. Il entra dans le Tiers-Ordre, et, vêtu en pèlerin, il prit le chemin de Rome, en demandant l’aumône. La peste sévissant en Italie, il se dévoua aux soins des pauvres pestiférés et à son contact, il y eut beaucoup de guérisons. Il y vécut trois ans sans faire connaître son nom, ni son origine. Atteint lui-même de la maladie, il se retira, mourant, dans une cabane de son pays où un chien lui apportait chaque jour un petit pain. Miraculeusement guéri, il reparut à Montpellier comme un étranger. Il fut mis en prison comme espion et y mourut au bout de cinq ans, après avoir reçu les sacrements. On le reconnut alors. Son culte est devenu et demeure populaire dans toute l’ Eglise. Saint Roch est fêté le 16 août.
Saint MERCURIAL, martyr, Xe/ XIe siècles.
Saint patron de Vielle-Louron.
Saint Mercurial est le cousin germain de saint Calix. Aragonais comme Calix, il fut tué par les Sarrasins dans une bataille qui les opposait. Ces Sarrasins venus d’Espagne, chassés du Haut-Aragon, avaient reflué sur le versant français des Pyrénées pensant y trouver refuge. Ils seraient entrés en vallée d’Aure par le col d’Ourdisetou. Les Aurois, défendant leur territoire, aidés par des peuples voisins, reçurent l’aide de chevaliers espagnols dont saint Mercurial et saint Calix qui se joignirent à la chrétienté française. Mercurial proposa aux musulmans de se rendre et d’embrasser la religion chrétienne, mais il subit le même sort que son cousin. Il fut enterré sur le lieu-même de son martyr et une chapelle y fut édifiée. Par la suite, les habitants de Vielle-Louron transportèrent les reliques dans leur église où elles se trouvent toujours. Il est fêté le 26 août.
VIERGE MARIE.
La Vierge Marie est fêtée toute l’année dans notre Diocèse : elle en est la patronne principale !
Marie rythme la vie de tous les chrétiens bigourdans : dès le 11 février, on célèbre sa première apparition dans la Grotte de Massabielle, à Lourdes ; le 25 mars, jour de l’Annonciation, nous rendons grâce pour sa seizième apparition à Lourdes ; ce jour-là elle annonça son nom à la jeune Bernadette : « Je suis l’Immaculée Conception ». Le 15 août, son Assomption est célébrée dans de nombreuses églises et chapelles de montagnes dont elle est la sainte patronne ; le 8 septembre, jour de sa NATIVITÉ, c’est la fête de tout le diocèse ! Le 20 novembre, nous faisons mémoire de la dédicace de la cathédrale Notre-Dame de la Sède et le 8 décembre, le sanctuaire de Lourdes est en fête pour chanter l’Immaculée Conception !
Sur le site d’un temple gallo-romain, plusieurs cathédrales se succédèrent, remplacées au XIIe siècle par une cathédrale romane. La construction de cette dernière commencera à la fin du XIIe siècle par le chœur, les deux absidioles et le transept, puis sera remaniée au XIIIe et XIVe siècles, en particulier, au niveau de la tour lanterne. Après les troubles des guerres de religion, la cathédrale sera remeublée : au début du XVIIe siècle, l’autel, surmonté d’un baldaquin très raffiné avec sa quinzaine de marbres différents, sera élevé et, par la suite, les grandes orgues seront construites.
Saint EBONS, évêque, Xe / XIIe siècles.
Saint patron de Rebouc et Sarrancolin.
Saint Ebons (ou Pons), fut évêque aragonais de Barbastro et de Roda au début du XIIe siècle. S’il est vénéré en France, c’est parce qu’il serait venu mourir à Saint-Bertrand du vivant même du saint évêque de Comminges. L’Aragon a toujours ignoré le culte rendu à saint Ebons, par contre il fut très à l’honneur en vallée d’Aure ; une mention témoigne déjà d’une fête en son nom célébrée à Ilhet en 1307. Pons est un moine bénédictin français de Sainte-Foy de Conques appelé à assurer la charge épiscopale du diocèse de Roda pendant un temps très bref. En 1101, il consacre la grande mosquée de Barbastro en cathédrale et deux ans plus tard, il consacre encore une église.
Son histoire nous parle de deux voyages qu’il aurait faits à Rome pour se rendre auprès du Pape Pascal II et c’est au cours du second déplacement qu’il serait mort en Comminges, son corps fut par la suite enterré en terre bénédictine au monastère de Sarrancolin. Au XVIIe siècle, une immense ferveur populaire est d’ailleurs manifeste dans ce village, la fête de saint Ebons étant même chômée le jour anniversaire de sa mort. Il est fêté le 12 septembre.
Saint Gerin ; martyr du Ve siècle. Saint patron d’Aureilhan.
Nous ne savons presque rien sur saint Gérin, si ce n’est qu’il évangélisa la région au Ve siècle. Un miracle éclatant a malgré tout été conservé jusqu’à nos jours : les Goths ariens qui ravageaient la Gaule l’ayant capturé et décapité sur le pont de l’Adour entre Tarbes et Aureilhan, sa tête et son corps martyrisés furent jetés dans le fleuve. Sa tête s’échoua à Aureilhan où une femme du village lavait des légumes. Aveugle, elle la toucha, porta ses mains à ses yeux éteints et recouvra immédiatement la vue. A la suite de ce miracle, on bâtit là une chapelle dans laquelle le corps de saint Gérin fut conservé et vénéré. Cette chapelle paroissiale fut abandonnée et vendue après la Révolution Française. Il est fêté le 19 octobre.
Saint BERTRAND, évêque, XIe / XIIe siècles. Saint patron de Saint-Lary.
Si nous pouvons englober saint Bertrand dans la liste des saints bigourdans, c’est qu’à son époque, saint Bertrand de Comminges dépendait de notre diocèse. Il naquit à L’Isle-Jourdain, au milieu du XIe siècle. Sa mère, Gervaise, était parente du comte de Toulouse, et sa tante, Constance, épousa Robert le Pieux, roi de France, petit fils de Hugues Capet. Il fit ses études au couvent de Cabadur qui fut plus tard transporté à l’Escaladieu. Tout d’abord, il choisit le métier des armes, mais touché par la grâce , il entra dans les Ordres. Il fut successivement prêtre, chanoine et archidiacre de Toulouse. Ses vertus le firent nommer évêque du Comminges en 1073. Il restaura tout d’abord matériellement et spirituellement le siège épiscopal, en ruine. Il participa aux conciles réformateurs, notamment celui de Bordeaux. Son épiscopat dura 50 ans. Une tradition dit qu’il vint en Bigorre pour essayer de rétablir la paix entre les hautes vallées pyrénéennes. Plus connue est la légende évoquant la mort, par la seule force de la foi de saint Bertrand, d’un crocodile qui semait la terreur dans la contrée (ceci explique la présence de la dépouille du reptile sur un pilier de la cathédrale). Il est fêté le 16 octobre.
Saint LIZIER, évêque, VIe siècle.
Saint patron de Izaux, Nouilhan et Saint-Lézer.
Durant toute la première moitié du VIe siècle, saint Lizier fut évêque de notre diocèse. Originaire du nord de l’Espagne (sans doute de Lérida), il a été brillamment instruit par son père, tant humainement que chrétiennement. Dans la fleur de l’âge, il quitta sa famille et son pays. Après avoir passé quelques années sous la direction de l’évêque de Tarbes, il vint se présenter à l’école si renommée de saint Quintien, évêque de Rodez qui l’éleva au sacerdoce. La sainteté de sa vie lui permit d’être désigné par les fidèles et le clergé de Couserans pour devenir leur évêque. Or, le siège de Tarbes, devenu vacant peu après l’an 506, resta sans titulaire jusqu’à l’avènement de Julien, en 541. Il y eut donc une vacance très prolongée ; la gérance en fut confiée à l’évêque du petit diocèse voisin de Couserans, si bien que saint Lizier est appelé, tantôt évêque de Tarbes – et il y est honoré à ce titre – tantôt évêque de Couserans, où il mourut après un épiscopat de quarante ans. On lui attribue la fondation d’un monastère près de Vic qui prit par la suite son nom. L’invocation de saint Lizier, avec celle de saint Misselin, aurait permis de repousser, en 844, une invasion de Vikings qui venaient piller la contrée. Il est fêté le 27 août.