Avent : apprendre à attendre

Avent : apprendre à attendre

Apprendre à attendre,

la grâce du temps de l’Avent

article paru sur le site https://liturgie.catholique.fr
Service Nationale de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle

Entrer dans l’Avent, c’est accepter d’être dépossédé de sa propre attente ! Alors que les derniers temps de l’année liturgique ont inscrit dans la vie chrétienne, l’espérance de la venue du Seigneur face à la fin du monde, il serait facile de vouloir trouver la réponse par soi-même. Pourtant, elle ne peut être que de l’ordre du Don. C’est là toute l’opportunité offerte par le temps de l’Avent : non pas seulement faire patienter jusqu’à Noël, mais apprendre à attendre selon le cœur de Dieu, lui qui ne cesse d’attendre l’homme. Il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion (2P 3, 9).

Durant les quatre semaines de l’Avent, la liturgie donne une belle pédagogie pour sortir de nos étroitesses et de nos impasses. C’est dans la figure de Jean, le Précurseur, que va se cristalliser cet apprentissage. Lui-même se défait progressivement de sa propre attente, en accueillant la manière dont Dieu va répondre à celle de son Peuple. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit saint (Mc 1, 8). Face au questionnement de ses contemporains, Jean-Baptiste ne leur propose pas une réponse toute faite, mais les oriente vers Celui qui vient. De la même manière que la liturgie nous en fait faire l’expérience, le prophète rappelle que le monde ne se suffit pas à lui-même et qu’il ne court pas vers sa perte. Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que j’y habite ? Le Seigneur t’annonce qu’il te fera lui-même une maison (2S 5.11). Aussi, en annonçant la venue du Christ, Jean ne dévoile pas seulement l’accomplissement de la promesse faite à Israël, mais le geste ultime de la manifestation de Dieu : Je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils (2S 7, 14).

Au terme de cet Avent, pourra alors résonner l’invitation à accueillir la réponse que Dieu adresse à l’homme quand il se tourne vers Lui. À la manière de Marie, son Annonciation dévoile l’ultime étape de cette dépossession à laquelle ce cheminement nous a préparés. Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole (Lc 1, 38). Accueillir la Parole du Seigneur d’un cœur sincère, reconnaître ce don et rendre grâce, offre à chacun de porter le fruit qu’Il attend. Notre attente n’est finalement que le signe de celle de Dieu lui-même à notre égard. Ainsi, aucun don de grâce ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus-Christ (1 Co 1, 7).